Archive 11: Furries, NY (USA), 2002 24p. 32x26cm ; 300exs. ; 2021
Au début, ça surprend. La porte de l’ascenseur s’ouvre à chaque étage avant d’arriver au lounge du grand hôtel de Tacoma. Et à chaque nouvel arrivant, on se demande si on est vraiment réveillé. Le premier a l’air d’un américain ordinaire en short beige, une casquette de base-ball vissée sur le crâne. Mais lorsqu’il se retourne, on aperçoit accrochée à l’arrière une grosse queue en fourrure marron. Et au fur et à mesure que s’ouvrent et se referment les portes, le cauchemar ne fait qu’empirer. Des renards bleus aux ventres blancs nous entourent, des talkie-walkies dans les pattes avant, suivis par un lézard géant en treillis de gi. Et puis un cheval habillé d’une une robe victorienne. Et un horrible écureuil qui fait frétiller ses moustaches. Sa queue monte jusqu’au plafond de l’habitacle et grésille sous les halogènes. L’atmosphère devient vite irrespirable.
Pas la peine d’essayer d’entamer une conversation. C’est la règle numéro un chez les furries : les animaux ne parlent pas, même si ceux-là sont un peu spéciaux. [...]